Les plans terriers conservés
dans les fonds de Champagne-Ardenne illustrent la variété
du dessin d’arpentage au cours des siècles. Les premiers
plans réalisés étaient des plans visuels, reproduisant
les figures du terrain tel qu’elles se présentent à
la vue, mais sans aucune mesure. Différentes annotations viennent
compléter les informations apportées par ces représentations
quasi picturales des paysages. Ce type de plan a perduré jusqu’à
la fin du XVIIIe siècle.
À partir de la
deuxième moitié du XVIIe siècle naît une volonté
de codifier le dessin d’arpentage afin de faciliter les mesures
des propriétés. Les éléments du terrain sont
alors représentés en plan par projection orthogonale. Chaque
parcelle y est figurée selon des formes géométriques
(carré, rectangle, triangle) facilement mesurables. Les couleurs
utilisées sont alors codifiées et correspondent à
la nature des cultures représentées.
Un corps de spécialistes capables de réaliser les mesures
d’arpentage se met en place et une littérature technique
se développe au cours du XVIIIe siècle.
Quelques documents témoignent
aussi du processus d’élaboration des cartes et plans réalisés
par les arpenteurs et les géomètres.
Chaque élément du paysage relevé sur le terrain est
d’abord dessiné à la mine de plomb et annoté,
afin de restituer la nature du territoire représenté. Ce
plan de terrain est ensuite mis au propre, redessiné à la
plume et rehaussé de lavis. Le code de couleur vient alors remplacer
l’information annotée pour représenter la nature de
l’occupation du sol (champs, forêt, marécage, etc).

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